AMELIORATION DE LA TENEUR EN PROTEINE DU LAIT DE LA VACHE N’DAMA PAR L’UTILISATION DE FANES DE LEGUMINEUSES (PHASEOLUS VULGARUS ET COLOPOGONIUM MUCUNOIDES) A FARANAH


1 .MAMADOU ALIOU DIALLO, Maitre de conférences enseignant chercheur ISAV/FARANAH
2 .MAMADOU HABIB DIALLO, Assistant enseignant chercheur  ISAV/FARANAH
3. Mamadou  Alpha  BALDE   Maitre de conférences Enseignant Chercheur ISAV/FARANAH

RESUME

Une évaluation de l’effet de la complémentation des vaches laitières N’DAMA par des fanes de légumineuses (Phaséolus vulgarus et Colopogonium mucunoides) a été conduite à Modouya dans la commune urbaine de Faranah du 2 février au  6 avril 2014 inclusivement. Le dispositif utilisé fut le bloc au hasard à classification simple à deux variantes et quatre répétitions. (R1;R2;R3; R4) .Huit vaches laitières N’DAMA de troisième lactation ont été réparties en deux lots. Les traitements comportaient : T0, lot témoin soumis au pâturage naturel sans complémentation et  T1, lot complémenté après le pâturage naturel. 400Kg de fanes de haricot et de colopogonium mucunoides ont été collectés. Chaque vache recevait 1,5 Kg de complément une fois par jour à 12 heures. Une quantité moyenne 1,03Kg a été ingérée par vache et par jour. L’analyse bromatologique des fanes de Phaseolus vulgarus et du Colopogonium mucunoides a donné respectivement 8,3% et 12,7% de protéine brute. La production moyenne journalière de lait par vache a été de 0,79 litre pour T0 et 1,08 pour T1. L’analyse chimique du lait a donné un taux protéique de 3,3% pour T0 et 5,3% pour T1. Soit une augmentation de 37,73% en moyenne.

Mots clés : Colopogonium mucunoide, Phaseolus vulgarus, amélioration, lait, vache N’DAMA, teneur en protéine, complémentation, fane, Faranah. 

INTRODUCTION

Il est très utile de connaitre non seulement la composition des laits des mammifères domestiques, mais aussi comment améliorer celle-ci à fin d’utiliser ces laits le plus efficacement possible dans l’alimentation humaine. D’après MAYER (1999), toutes les vaches d’une race donnée n’ont pas le même rendement laitier et ne secrètent pas des laits de même composition, toutes les conditions de production étant par ailleurs  rigoureusement identiques. FAN (2009), indique qu’on peut classer les laits en deux catégories suivant la répartition des matières azotées : Les laits albumineux (femme, jument, ânesse) dont la teneur en albumine et globuline est assez proche de la teneur en caséine ;  Les laits caséineux (vache, chèvre, brebis, bufflesse)  dont la teneur en albumine et globuline est très inférieure à la teneur en caséine. Une alimentation rationnelle des animaux  règle le rendement laitier. De nombreux travaux ont été  réalisés pour déterminer l’influence  de divers aliments sur la composition du lait. Les résultats obtenus ont montré que plusieurs d’entre eux dont les restes de récolte (fanes et pailles) influencent favorablement le rendement et la composition des laits des vaches qui les reçoivent. 

MATERIEL

 Le présent travail a été exécuté dans le district de Modouya situé à 5 km du centre urbain sur la nationale Faranah –Dabola, dans le parc de madame Houleymatou Baldé, et ce, du 2 février au 6 avril 2014 inclusivement. 8 vaches laitières de la race N’DAMA de troisième lactation ont été utilisées.Pour l’alimentation,en plus du pâturage naturel, on été utilisés, 200kg de fanes de Phaseolus vulgarus, 200kg de fanes de Colopogonium mucunoides, 25 kg de sel de cuisine, une Quantité suffisante d’eau. Matériel d’élevage et technique était composé : 1 mirador de 6 m2, 125 sacs vides, 4 mangeoires et 4 abreuvoir, des récipients pour transporter l’eau et les aliments, 1 balance, du matériel pour mesurer, filtrer conserver et transporter le lait, du matériel pour prélever et transporter les échantillons, des fiches de contrôle laitier.

METHODES

Dispositif expérimental : Le dispositif expérimental est un bloc au hasard à classification simple comportant 2 variantes répétées 4 fois comme l’indique le tableau 1. Apres 7 jours d’adaptation, l’essai a duré 63 jours.

VARIANTES : L’effet de deux  alimentaires a été étudié au cours de l’essai : Le premier : pâturage naturel sans complément (T0) ; Le deuxième : pâturage naturel plus complément (mélange de fanes de Phaseolus vulgarus et Colopogonium mucunoides)

Conduite de l’élevage : Dix (10) jours avant le début de l’essai, l’on a administré aux animaux un déparasitant interne et externe, l’ivermectine,  à la dose de 1ml pour 50 kg de poids vif en sous-cutané. L’on a administré aussi du survidium à la dose de 2,36 g (un sachet) dilué dans 12,5 ml de sérum glucosé à 5%  pour 300 kg de PV en IM pour prévenir la piroplasmose.

Variables mesurées : Quantité de complément ingérée,Quantité de lait produite,taux de protéine des fanes, taux protéique du lait.

 Collecte et analyse des données : Les données ont été collectées et traitées à l’aide du logiciel  Microsoft Excel.

RESULTATS

Quantité de complément ingérée : La quantité moyenne ingérée par vache et par jour est de 1,03 kg pour un écart-type de plus ou moins 0,02 (voir tableaux 2). La comparaison des moyennes individuelles indique que toutes les vaches ont ingéré pratiquement  la même quantité de complément. Cela s’expliquerait par le fait qu’elles soient de la même race, de même taille et d’état physiologique semblable.

Quantité de lait produite : Les vaches n’ayant pas reçu de complément alimentaire ont produit en moyenne 0,79 l par jour, tandis que celles qui ont reçu le complément constitué de fanes de Phaeolus vulgarus  et Colopogonium mucunoides, ont produit en moyenne 1,08 l par jour (voir tableaux 3). L’analyse des variances fait ressortir une différence significative entre les traitements.

Taux protéique des fanes : L’analyse bromatologique des fanes utilisées comme complément, donne un taux  protéique de 8,3% pour Phaseolus vulgarus et un taux de 12,7 % pour Colopogonium mucunoides.

Taux protéique du lait : L’analyse bromatologique du lait a donné une teneur en protéine de 3,3 % pour le traitement T0 et 5,3 % pour le traitement T1. Ces résultats indiquent que la complémentation par les fanes de Phaseolus vugalus et Colopogonium mucunoides a permis dans cette étude d’augmenter la teneur en protéine du lait à 37,73 % chez les vaches ayant reçu le complément alimentaire.

DISCUSSIONS

Quantité de complément ingérée : Durant toutes la période d’essai, les quantités moyennes de complément ingérées ont été pratiquement les mêmes. Ces résultats étayent ceux rapportés par RIVIERE (1991) qui indique que les 70 % des variations d’ingestibilité peuvent être attribués à des variations de composition chimique et de digestibilité. Le taux d’ingestibilité a varié entre 67 et 68 % alors que MFC (2002) indique des taux de 40 à 80 %  en zone tropicale pour les fourrages soudano-sahéliens. Nos résultats s’approchent de ceux de GENE (1998), qui indique un taux d’ingestibilité allant de 30 à 75 %.

Quantité de lait produite : Les animaux du traitement T0 n’arrivant pas à couvrir leurs besoins sur des pâturages naturels de saison sèche, très pauvres, ont produit moins de lait. Cela étaye l’idée de PAGOT (1985) qui indique que les pâturages naturels tropicaux sont pauvres en calcium, connaissent d’importantes variations de productivité et de valeur nutritive et, utilisés seuls, ne permettent pas aux vaches qui y sont nourries, d’extérioriser tout leur potentiel en production laitière. La bonne digestibilité du complément a favorablement influencé la production laitière des vaches du traitement T1. Ceci est en rapport avec l’affirmation de GENE (1998), qui indique que la digestibilité du Colopogonium est de 84,58 % et 57 % pour Phaseolus vulgarus.

Taux protéique des fanes : Le taux protéique des fanes de Phaseolus vulgarus est de 8,3 % tandis que celui des fanes de Colopogonium mucunoides est de 12,7 %. Ces résultats se rapprochent de ceux de BARRY (2013), qui a obtenu 10,10 % avec les lianes de patate utilisées comme complément chez les vaches laitières N’DAMA à Faranah ; et s’éloigné de ceux de CHENOST (1997), pour des échantillons de pailles qui ont donné 3 à 7 % de protéine et aussi de  WOLTER (1992),  qui indique que les légumineuses contiennent de 15 à 23 % de protéine en fonction du stade de maturité 

Taux protéique du lait : En faisant l’analyse du lait, un taux de protéine égale à 5,3 % a été trouvé. Ce taux est supérieur à celui (4,83 %) trouvé par DIALLO (2009), en utilisant les fanes d’arachide comme complément des vaches laitières N’DAMA. Cependant, il se rapproche de celui (5,60 %) trouvé par BARRY (2012), en utilisant les lianes de patate en complément chez les vaches laitières N’DAMA

CONCLUSION

Les résultats obtenus ont montré que les fanes de Phaseolus vulgarus et  Colopogonium mucunoides, utilisées comme complément, ont significativement augmenté non seulement la quantité de lait produite par les vaches ayant reçu le complément (1,08 l en moyenne) par rapport à celle des vaches n’ayant pas reçu le complément (0,79 l en moyenne), mais aussi, la teneur en protéine du lait : 5,3 % par rapport à 3,3 %.

Au terme de cette étude, il ressort que les fanes de légumineuses (Phaseolus vulgarus  et Colopogonium mucunoides) servies comme complément aux vaches laitières N’DAMA,  augmentent la quantité de lait produite et améliore nettement la teneur en protéine du lait.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

  1. BARRY. A., 2003. Valorisation des résidus de récolté dans l’élevage des vaches laitières N’DAMA en période de disette à Faranah ; 58 pages.
  2. CHENOST et KAYOULI, utilisation des fourrages grossiers en régions chaudes.
  3.  DIALLO. A., 2010. Effet de l’utilisation des fanes d’arachide sur la matière grasse du lait de la vache N’DAMA dans la commune urbaine de Faranah. 71 pages.
  4.  DIRECTION NATIONALE DE L’ELEVAGE-CONAKRY. 2002. Archives.
  5.  FAN et al. 1993. Réponse des quantités ingérées et des croîts de taurillons «  Yellow cattle’’ recevant des quantités croissantes de tourteau de coton en complément de paille de blé traitée à l’urée.
  6.  GENE. N. et al. 1988. Essai de la mesure de la digestibilité de colopogonium mcunoides chez les lapins.
  7. MAYER. C. et DENIS. J. P. 1999. CIRAD, Elevage de la vache laitière en zone tropicale. Paris. Ed  Qual 313 pages.
  8.  MFCD. 2002. MEMENTO DE L’AGRONOME. Paris, France pages 1398-1407.
  9.  PAGOT. J. 1985. Elevage bovin laitier dans les tropiques.
  10.  RIVIERE. R. 1991. Manuel d’alimentation des ruminants domestiques en milieu tropical.
  11.  WOLTER. R. 1992. Alimentation de la vache laitière. Agence francophone pour l’enseignement et la recherche. 1ere édition.

Tableau I : Dispositif expérimental

REPETITION
VARIANTES   R1 R2 R3 R4
T0 1111
T1 1 111

Tableau II : Quantité d’aliment distribuée et consommée(Kg)

Vache Distribuée Consommée Restante Ingerée/j
Momoré 94,5 64,26 30,24 1,02
Serguelé k 94,5 66,78 27,72 1,05
Wolowé 94,5 63,63 30,87 1,01
Wourdagué 94,5 64,26 30,24 1,02
Total 3,78 259,56 119,07 4,10
Moyenne   64,89 29,76 1,02

Tableau III : Quantité totale de lait produite par vache(I)

REPETITION

VARIANTE
R1 R2 R3 R4Total Moyenne
T0 52,29 44,73 44,10 57,96 198,52 49,63
T1 69,30 65,52 65,52 70,52 270,90 67,73

Tableau IV : Quantité de lait produite par variante par jour(l)

Traitement Répétitions Production
T0 1 0,83
20,71
30,70
40,92
Moyenne0,79
Ecartype0,105
T1 1 1,1
21,04
31,04
41,12
Moyenne 1,08
Ecartype 0,041

MISE EN EVIDENCE DE L’EFFICACITE INSECTICIDE DES TEPHROSIAS, DE LA CENDRE DE BOIS ET DU KAOLIN VIS-A-VIS DE LA BRUCHE DU NIEBE (CALLOSOBRUCHUS MACULATUS)

Lanciné DOUMBOUYA, Momar Talla GUEYE, Namoudou CONDE,
 Moussa Fanta KOUROUMA, Moussa KABA, Mohamed Lamine SOUARE

Résumé

 L’approche exclusivement chimique de la protection des cultures a des effets désastreux comme la résistance des ravageurs aux pesticides et la pollution de l’environnement. Les dernières décennies ont été marquées par un regain d’activité des chercheurs sur les méthodes traditionnelles de lutte, spécialement celles utilisant des produits locaux comme des plantes ou des poudres inertes.

Ceci est la synthèse d’une série de travaux réalisés en Guinée durant les années 2012 et 2013 sur financement du DFID (Department For International Development) de la Grande Bretagne pour  améliorer la conservation du niébé en Afrique de l’Ouest et du Centre. Les effets insecticides de 12 matériaux locaux furent testés sur la bruche du niébé (Callosobruchus maculatus). Deux  espèces de plantes Tephrosia vogelii et Tephrosia sp. de même que deux matières inertes (le kaolin et la cendre de bois composite) ont montré un certain effet insecticide et inhibiteur de la multiplication de l’insecte objet de l’étude. Les poudres des feuilles des deux plantes et les deux matières inertes furent mélangées séparément en sandwich aux graines de niébé. Les graines furent infestées par des bruches afin de comparer les effets des pesticides naturels sur la mortalité des adultes et sur l’émergence d’une nouvelle génération de ce ravageur.

Les poudres des feuilles des tephrosiasont significativement occasionné la mort des insectes de l’essai et empêché l’émergence d’une nouvelle génération d’insectes dans les échantillons de niébé traités. Les échantillons traités avec Tephrosia vogelii ont été les plus indemnes d’insectes.

Mots clés : Callosobruchus maculatus, bruche, niébé, plantes insecticides, matières inertes, ponte, mortalité, nouvelle génération, cendre, kaolin.

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